L’apiculture, possiblement un des plus vieux métiers du monde !

La technique d’élevage des abeilles qui consiste à obtenir du miel, de la cire et d’autres denrées précieuses de la ruche ne date pas d’hier. Les abeilles nous accompagnent depuis toujours. En fait, depuis des millénaires, des liens forts se sont établis entre les êtres humains et cet insecte social et pollinisateur.

Il y a 140 millions d’années, l’abeille apparaissait sur Terre… en même temps que les fleurs ! Bien plus tard, l’homo sapiens est arrivé et a découvert le miel. Il y a 15 000 ans, nos ancêtres volaient probablement des nids d’abeilles sauvages pour s’emparer de leur trésor sucré. D’ailleurs, certains peuples pratiquent encore ce type de cueillette du miel dans des conditions extrêmement périlleuses, à la manière de leurs ancêtres.

La plus ancienne représentation connue d’une récolte de miel se trouve en Espagne (-10 000). On y voit une jeune femme qui tient un panier devant une ruche. Des abeilles volent autour d’elle. Le miel constitue alors la seule source de sucre de l’alimentation humaine. Au néolithique, la cire sert de colle dans la fabrication des outils et des armes et contribue à rendre certains récipients étanches. On l’utilise aussi pour l’éclairage et, avec le miel, elle compte déjà parmi les ingrédients médicinaux.

Nos ancêtres lointains ont fait preuve d’une grande inventivité pour récolter le miel et la cire. Des découvertes réalisées sur des sites néolithiques laissent à penser que l’apiculture est une activité à part entière. La cueillette du miel et de la cire se déroule aux côtés des activités d’élevage et d’agriculture.


La domestication

 

L’on sait que le peuple d’Égypte fournissait des abris aux abeilles en vue de récolter leur miel, et cela, 3000 ans av. J.-C. Leur domestication ainsi que l’apiculture sont probablement nées durant l’Égypte ancienne (-3150 à -30 av. J.-C.). Une légende raconte que les abeilles proviennent des larmes du dieu solaire Râ. En tombant au sol, ces larmes se seraient transformées en abeilles qui se mirent à construire des rayons de cire et à fabriquer du miel. Très tôt, les êtres humains ont voué un véritable culte à ces insectes sociaux qui symbolisent la perfection et l’immortalité de l’âme. D’ailleurs, les plus anciens écrits grecs et romains mentionnent l’activité d’apiculture.

Les méthodes d’apiculture diffèrent alors d’aujourd’hui. Les abeilles domestiques sont gardées dans des pots d’argile ou des cylindres, des bûches creuses, des paniers d’osier et des ruches en paille. Des méthodes toujours employées aujourd’hui dans certains endroits du globe.

Il faut attendre au XIXe siècle aux États-Unis pour voir apparaître les ruches modernes, c’est-à-dire à cadres mobiles. Cette invention permet d’accroître la production de miel et rend possible le développement de l’industrie apicole.

Des liens forts subsistent encore aujourd’hui entre notre espèce et les abeilles. Après tout, ces insectes participent à la pollinisation de 75 % des cultures qui servent à l’alimentation humaine. Pourtant, cette entente tacite entre l’insecte pollinisateur et l’humain s’effrite lentement. Depuis un bon nombre d’années, l’abeille court de graves dangers à cause des activités et des modes de vie de notre espèce. Nous verrons dans une prochaine chronique quels sont ces dangers et comment nous pouvons y faire face afin de rétablir les liens précieux tissés au fil des millénaires.

Photographie : Par Achillea — Drawn of a painting from the caves of Cueva de la Araña by fr:Utilisateur:Achillea converted to svg by User:Amada44, GPL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3255236

Photographie : Par Achillea — Drawn of a painting from the caves of Cueva de la Araña by fr:Utilisateur:Achillea converted to svg by User:Amada44, GPL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3255236


Par Johanne Carbonneau et Tammy-Lyne Comtois-Fortier

(Cet article est paru dans Le p’tit journal de Woburn de mars-avril 2021)

https://www.calameo.com/books/0009021701c95eb05794a