L’été, saison productive pour les abeilles

 
L’enfumoir est un outil indispensable au travail d’apiculture. Les volutes de fumée blanche masquent les phéromones des abeilles, ce qui les calme et permet d’inspecter les ruches et de soutirer le miel. Photographie : Johanne Carbonneau

L’enfumoir est un outil indispensable au travail d’apiculture. Les volutes de fumée blanche masquent les phéromones des abeilles, ce qui les calme et permet d’inspecter les ruches et de soutirer le miel.
Photographie : Johanne Carbonneau

Le début de notre été, bien que frisquet à l’occasion, est ensoleillé avec des pics de belles chaleurs. Les abeilles de nos ruches se nourrissent seules depuis un petit moment. Elles vont et viennent de la ruche aux fleurs pour butiner le pollen et récolter le nectar des fleurs.

 

Les abeilles ont des besoins en eau (eau du nectar et de l’environnement), en glucides (nectar et miellat) et en protéines (pollen). Les grandes chaleurs sont merveilleuses pour la récolte du pollen, mais pauvres en eau. Pour cette raison, nous devons prévoir des abreuvoirs en l’absence d’un plan d’eau naturel.

Les douces températures permettent aussi à nos reines d’assurer une ponte maximale. Ces jours-ci, elles peuvent pondre jusqu’à 2 000 oeufs par jour. L’été, l’inspection de la ruche toutes les deux semaines consiste à vérifier :

-la présence de la reine et la qualité de sa ponte ;

-la quantité d’abeilles sur les cadres ;

-la quantité de nourriture ;

-l’espace disponible pour la ponte et pour le stockage du miel ;

-la formation de cellules royales pour prévenir
l’essaimage ;

-et la présence de prédateurs comme la moufette, les fourmis ou les ours.

Une ruche qui ne dispose pas de suffisamment d’espace essaime. Cet essaimage se produit lorsque la moitié de la colonie décide de quitter la ruche avec sa vieille reine pour trouver un nouvel endroit où habiter. L’autre moitié de la ruche, alors orpheline, se crée une nouvelle reine. Cependant, l’essaim qui s’est envolé dans la nature sera voué à une mort lente puisque les abeilles domestiques ne peuvent survivre à nos hivers et à un acarien nommé « varroa ». Une ruche en santé dispose donc de suffisamment de place pour la ponte et pour le stockage du pollen et du miel. En début d’été, la ruche peut atteindre une population de 30 000 à 40 000 abeilles.

Les abeilles demeurent très fragiles à leur environnement. Pour cette raison, l’apicultrice ou l’apiculteur veille à installer ses ruchers dans des endroits exempts de pesticides et aide les abeilles à se protéger de plusieurs bactéries et agents infectieux. Aussi, nous devons surveiller et garder la population de varroa le plus bas possible.

Deux tristes événements ont bouleversé le monde apicole récemment. Le premier concerne la vente illégale de 200 colonies d’abeilles (des nucléis) par un important fournisseur apicole de la Montérégie à des apiculteurs et apicultrices des quatre coins du

Québec. Il faut savoir que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) régit et contrôle la vente et le transfert d’abeilles. Certaines de ces ruches provenant de l’Ontario étaient infestées du coléoptère de la ruche, un parasite qui n’avait jamais réussi à entrer au Québec grâce aux efforts de la MAPAQ.

Le deuxième événement a frappé de plein fouet un apiculteur professionnel de la Montérégie qui a perdu 600 ruches en l’espace de 10 jours. Les résultats d’autopsie n’ont pas encore déterminé de façon précise les causes de cette hécatombe. Cependant, l’Union des producteurs agricoles émet peu de doutes sur l’origine de ces mortalités. Ce rucher se trouve dans un secteur où l’on cultive intensivement le maïs et où l’on procède à l’épandage massif de différentes molécules chimiques dans les champs.

C’est dire combien nous devons prendre soin de notre environnement et, conséquemment, de nos amies les abeilles qui restent les plus importants pollinisateurs. N’oublions jamais que l’ensemble des pollinisateurs sont responsables de 80 % de ce qui se retrouve dans nos assiettes.

Par Tammy-lyne Fortier et Johanne Carbonneau

(Cet article est paru dans Le p’tit journal de Woburn de juillet-août 2020)

https://www.calameo.com/books/000902170c894d2d2e8ac